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Mon rapport moral à l'AG de l'ADMD à Lyon

Chers adhérents de l’ADMD,

 

 

C’est avec un grand bonheur que je vous retrouve aujourd’hui, à Lyon, dans ce département où nous comptons de très nombreux adhérents. Permettez-moi, en votre nom à tous, j’en suis sûr, de remercier notre délégué pour le Rhône, Hubert Sapin, d’avoir permis que se tienne dans cette ville notre 29ème assemblée générale.

 

Alors que nous ouvrons ces travaux, certains d’entre vous qui n’ont pas pu exercer leur droit par correspondance, votent encore. Nous aurons le résultat définitif en fin de matinée et nous saurons alors qu’elles seront nos orientations pour les années qui viennent.

 

Ce scrutin sur place – qui correspond à la lettre à la mission confiée à notre assemblée générale – est placé sous le contrôle d’un huissier de justice, Maître Sylvain Milossi, tout comme le scrutin par correspondance qui s’est tenu durant le mois de juillet, sous le contrôle de Maître Angélique Liévin, et auquel 10 869 d’entre vous ont pris part. Un nombre de votants record dans l’histoire de notre association. Je regrette comme beaucoup le coût de ces opérations, mais elles permettent de répondre à la suspicion perpétuelle de ceux qui, dépourvus d’idées et de vision, attachés à un titre plus qu’à une mission, consacrent leur temps à chercher le petit défaut, la petite bête. Ceux dont Nicolas Boileau disait qu’ils étaient amis de la vertu plutôt que vertueux.

 

Durant l’année écoulée, dans la droite ligne des engagements que j’avais pris devant vous lors de mon élection en juin 2007, j’ai souhaité renforcer notre structure administrative et réorganiser les services centraux du Siège. En effet, l’ADMD 2009 ne se gère pas comme l’ADMD 1980. Avec plus de 47 000 adhérents, avec 9 salariés, avec près de 120 délégués, avec un budget de fonctionnement de 1 million 150 mille euros, la bonne volonté, l’humanisme et le bénévolat ne suffisent plus. N’en déplaisent à ceux qui, nostalgiques d’un temps révolu, critiquent la professionnalisation de notre structure, je rappelle que l’ADMD évolue dans un monde complexe et qu’elle ne peut s’affranchir des impératifs comptables, rappelés par notre expert comptable et notre commissaire aux comptes ainsi que par les deux audits, l’un interne et l’autre externe, menés à ma demande. Qu’elle ne peut s’affranchir de la formidable évolution des moyens de communication électronique. Et qu’elle ne peut ignorer la puissance des médias, l’importance des lobbys et la complexité des jeux politiques.

AG - lyon - 2009 public.JPG

Chers adhérents de l’ADMD,

 

 

C’est avec un grand bonheur que je vous retrouve aujourd’hui, à Lyon, dans ce département où nous comptons de très nombreux adhérents. Permettez-moi, en votre nom à tous, j’en suis sûr, de remercier notre délégué pour le Rhône, Hubert Sapin, d’avoir permis que se tienne dans cette ville notre 29ème assemblée générale.

 

Alors que nous ouvrons ces travaux, certains d’entre vous qui n’ont pas pu exercer leur droit par correspondance, votent encore. Nous aurons le résultat définitif en fin de matinée et nous saurons alors qu’elles seront nos orientations pour les années qui viennent.

 

Ce scrutin sur place – qui correspond à la lettre à la mission confiée à notre assemblée générale – est placé sous le contrôle d’un huissier de justice, Maître Sylvain Milossi, tout comme le scrutin par correspondance qui s’est tenu durant le mois de juillet, sous le contrôle de Maître Angélique Liévin, et auquel 10 869 d’entre vous ont pris part. Un nombre de votants record dans l’histoire de notre association. Je regrette comme beaucoup le coût de ces opérations, mais elles permettent de répondre à la suspicion perpétuelle de ceux qui, dépourvus d’idées et de vision, attachés à un titre plus qu’à une mission, consacrent leur temps à chercher le petit défaut, la petite bête. Ceux dont Nicolas Boileau disait qu’ils étaient amis de la vertu plutôt que vertueux.

 

Durant l’année écoulée, dans la droite ligne des engagements que j’avais pris devant vous lors de mon élection en juin 2007, j’ai souhaité renforcer notre structure administrative et réorganiser les services centraux du Siège. En effet, l’ADMD 2009 ne se gère pas comme l’ADMD 1980. Avec plus de 47 000 adhérents, avec 9 salariés, avec près de 120 délégués, avec un budget de fonctionnement de 1 million 150 mille euros, la bonne volonté, l’humanisme et le bénévolat ne suffisent plus. N’en déplaisent à ceux qui, nostalgiques d’un temps révolu, critiquent la professionnalisation de notre structure, je rappelle que l’ADMD évolue dans un monde complexe et qu’elle ne peut s’affranchir des impératifs comptables, rappelés par notre expert comptable et notre commissaire aux comptes ainsi que par les deux audits, l’un interne et l’autre externe, menés à ma demande. Qu’elle ne peut s’affranchir de la formidable évolution des moyens de communication électronique. Et qu’elle ne peut ignorer la puissance des médias, l’importance des lobbys et la complexité des jeux politiques.

 

Aussi sur ma proposition, un délégué général, responsable du fonctionnement de notre administration, a été recruté. Il coordonne le travail des salariés et répond devant les administrateurs de l’ADMD comme devant les délégués des éventuels dysfonctionnements. Un organigramme du personnel a été élaboré, avec des fiches de poste précises, permettant de définir des pôles d’activités. Des entretiens individuels du personnel sont régulièrement menés et deux séminaires annuels sont organisés depuis que je suis élu.

 

Dans cette nouvelle organisation, deux personnes sont particulièrement en charge de l’assistance et du soutien à l’activité des délégués qui bénéficient ainsi de deux interlocuteurs compétents et dévoués, immédiatement réactifs.

 

Un pôle « Adhérents » a été organisé, avec comme mission principale le traitement informatisé et sécurisé de vos directives anticipées et des formulaires de désignation des personnes de confiance. Hier, les directives que nous recevions étaient classées dans des boîtes d’archive. Jusqu’à ce qu’un responsable, sans en référer au président, décide de suspendre cette procédure au motif que nous n’étions pas une société de services ! Aujourd’hui, elles sont numérisées et ajoutées à la fiche de chacun de nos adhérents, de sorte qu’à tout moment il soit possible de savoir qu’elles sont les recommandations de fin de vie de la personne en difficulté, de sorte également qu’un rappel automatique soit envoyé tous les trois ans pour demander le renouvellement de la signature de ce précieux document.

 

Le service informatique a été repensé et reconsidéré afin de sécuriser notre système. Cela nécessite un investissement important dans le cadre d’un programme pluriannuel de renouvellement du matériel et également une sécurisation des données grâce à l’externalisation des sauvegardes. Une astreinte informatique a également été organisée afin de protéger notre réseau.

 

Un véritable service communication a été créé avec, notamment, la constitution d’un service de presse et l’ouverture de notre association vers le monde extérieur grâce à une présence renforcée sur le net, avec l’ouverture d’un blog réactif, à votre service, et grâce à une présence nouvelle sur le web 2.0, c'est-à-dire les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter. Je dois dire que notre visibilité médiatique est aujourd’hui considérable et que nous sommes devenus les interlocuteurs de référence des journalistes – même lorsqu’ils ne nous sont pas favorables – sur la question de la fin de vie. Par ailleurs, une nouvelle maquette de notre Journal a été lancée. Elle peut s’améliorer, mais la couleur, le dynamisme de sa forme et la richesse de son contenu nous ont valu beaucoup de compliments et le silence absolu des éternels détracteurs – preuve que l’essai a été réussi !

 

Enfin, un secrétariat digne de ce nom a été constitué. 3 personnes assurent une permanence de 9h à 19h du lundi au vendredi et de 9h à 12h le samedi.

 

Avant de poursuivre et de vous parler d’ADMD-Ecoute qui est une partie essentielle du dispositif de la rue de la Chabrol, je souhaite rendre avec vous un hommage appuyé et sincère à nos neuf salariés qui ont accepté, avec beaucoup d’enthousiasme et de passion, de gentillesse et de patience, de prendre leur part dans la définition de ces nouvelles missions et dans leur mise en œuvre. Je crois que ces mutations valorisent leur quotidien. Rien de ce qui a été fait durant cette année n’aurait pu l’être sans eux. 5 sont présents ici, à Lyon. 4 sont restés rue de Chabrol, à Paris. Mais tous sont mobilisés pour cette journée événement. Si vous le voulez bien, je vous propose de les applaudir.

 

Je vous le disais, la structure administrative comporte certes nos salariés mais également l’équipe dévouée d’ADMD-Ecoute. Ce service, déjà ancien, a été totalement réorganisé afin de permettre des horaires d’accueil et d’écoute de 10h à 19h du lundi au vendredi avec, de 17h à 19h – grande nouveauté – une permanence plus spécifiquement consacrée aux questions juridiques. Une ligne téléphonique dédiée a été affectée et une identité propre – ADMD-Ecoute – a été créée. Les 15 bénévoles, hommes et femmes, d’ADMD-Ecoute, spécialement formés, humains et compréhensifs, sont à votre disposition et, avec l’aide de nos délégués, de nos commissions juridique et médicale et de nos médecins-conseillers, vous conseillent et vous orientent dans toutes les difficultés que vous rencontrez dans la fin de la vie.

 

Enfin, et même si nous dépassons les portes du numéro 50 de la rue de Chabrol, je veux parler de la commission Jeunes, avec de vrais jeunes de 18 à 30 ans à l’intérieur, inventifs, généreux, turbulents, ambitieux, qui fait ma fierté car non seulement elle est la pépinière de l’avenir de l’ADMD, mais elle est également son aiguillon en l’empêchant de s’endormir et sa conscience en la détournant du conformisme. Permettez-moi à cette occasion d’avoir une pensée pour Damien Delmer qui n’a pu être avec nous aujourd’hui. Il nous a adressé un message qui sera lu cet après midi. Ces jeunes m’ont rendu fier lors des dernières Solidays, qui sont, comme vous le savez, le plus grand rassemblement de Jeunes chaque année en France avec, au menu, solidarité et musique. L’ADMD, sous la conduite de Christophe Michel, y avait un stand particulièrement visité et impressionnant. Très impressionnant.

 

Avec le renforcement des structures que je viens de vous exposer brièvement, nous avons également souhaité accroître notre visibilité et notre démocratisation.

 

Comme vous le savez, puisque j’étais parmi vous le samedi 31 janvier dernier, ici, à Lyon, je suis allé à la rencontre de tous les délégués de notre association avant d’animer, dans chaque région, une réunion publique. La mobilisation de nos cadres et la résolution des petites tensions qui peuvent apparaître ici ou là, l’interpellation des élus de la Nation sur leur terrain, participent naturellement à la diffusion de nos idées et de nos idéaux. Grâce à vos délégués, plusieurs milliers de personnes ont entendu nos arguments ; arguments qui ont fait mouche puisque plusieurs centaines d’entre elles ont choisi de nous rejoindre et de défendre notre souci de liberté.

 

Pour accroître notre visibilité, particulièrement auprès des élus de la Nation, nous avons aussi mené une grande opération de communication et de sensibilisation auprès des parlementaires grâce à l’envoi de près de 200 000 cartes postales réaffirmant notre souhait d’une loi d’Ultime Liberté. Cette démarche, non seulement a permis de réaffirmer notre présence et notre vigilance dans toutes les discussions liées à la fin de vie ou à la bioéthique, mais également de découvrir, par l’intermédiaire des réponses de certains députés ou sénateurs, des amis prêts à nous aider.

 

Pour votre information, sachez que nous adressons notre Journal modernisé à tous les sénateurs et à tous les députés afin qu’aucun n’ignore qui nous sommes et ce que nous voulons.

 

Enfin, nous intensifions nos opérations de lobbying auprès des représentants du peuple et nous avons réunis plusieurs d’entre eux au cours d’un petit déjeuner durant lequel le principe d’une action commune entre le Sénat et le Palais Bourbon et sans préoccupation d’appartenance politique a été proposé par un ancien Premier ministre, Laurent Fabius, et acceptée par les autres participants[1]. J’ai aussi rencontré récemment le président du groupe socialiste de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, et le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand.

 

A côté de ces actions en direction de ceux qui font la loi, nous avons veillé à poursuivre la croissance du nombre de nos adhérents. Nous étions 38 232 au 1er janvier 2008. Et nous sommes plus de 47 000 à ce jour. Naturellement, notre capacité de réaction aux événements majeurs et douloureux que nous avons tous en mémoire et notre très importante présence médiatique expliquent en partie ce phénomène. Mais chacun de vos délégués, chacun d’entre vous a pris sa part dans cette croissance par l’intermédiaire des opérations de pétitions que nous avons menées. 32 972 signatures ont été recueillies au printemps 2008, nous permettant, d’une part, d’accroitre de plus de 9 000 adresses électroniques la base informatique qui nous sert à expédier notre revue de presse hebdomadaire et d’accroitre de 532 le nombre de nos adhérents.

 

Alors certes, tout cela n’aboutit pas encore à cette loi que nous espérons et qui permettra à chacun, grâce à un geste compassionnel ou d’autodélivrance, de devenir enfin maître de son propre parcours de fin de vie. Mais cela a abouti indéniablement à la prise en considération de nos aspirations qui avaient fini par être masquées par cette piètre apparence de consensus qui a servi depuis trop longtemps d’argument au docteur Léonetti pour nous expliquer – beau témoignage de modestie ! – que sa loi est la meilleure du monde

 

Notre action pourtant, résolue et déterminée, a été douloureusement illustrée par les cris de misère de Chantal, de Rémy, de celles et de ceux dont votre cœur, seul, conservera le nom et l’éclat. Ces appels au secours nous ont définitivement accordé la confiance des Françaises et des Français qui, à 86,3% selon un très récent sondage réalisé par l’institut BVA, se déclarent en faveur d’une loi identique à la loi belge. Ils sont également 75% à comprendre les euthanasies illégales. Le Parlement, même si plusieurs personnalités se sont prononcées en faveur de cette loi, reste encore certain, dans son aveuglement qui le caractérise malheureusement trop souvent, que la loi actuelle est suffisante et que le cruel « laisser-mourir » est préférable à la liberté individuelle, seulement parce qu’elle préserve les intérêts matériels et le prestige d’une caste à qui l’on a appris durant de trop longues années qu’elle avait droit de vie ou de mort sur le citoyen que nous sommes tous.

 

Ce rapport moral dont vous avez pris connaissance soit dans le Journal n°111 de juin 2009 soit dans le petit fascicule que vous avez pu prendre à l’entrée de cette salle, doit être approuvé par notre assemblée générale.

 

J’invite ceux d’entre vous qui n’ont pas encore voté à le faire, franchement et avec enthousiasme.

 

Je vous remercie de votre confiance.

 



[1] Les députés Christian Bataille (SRC – Nord), Pierre Bourguignon (SRC – Seine-Maritime), Catherine Coutelle (SRC – Vienne), Pascal Deguilhem (SRC – Dordogne), Laurent Fabius (SRC – Seine-Maritime), André Gérin (GDR – Rhône), Françoise Imbert (SRC – Haute-Garonne), Annick Lepetit (SRC – Paris), Martine Martinel (SRC – Haute-Garonne), Henriette Martinez (UMP – Hautes-Alpes), Dominique Orliac (SRC – Lot), Manuel Valls (SRC – Essonne) ; Les sénateurs Marie-Christine Blandin (Rat Soc – Nord), Monique Cerisier Ben Guiga (Soc – Français de l’étranger), Alain Fouché (UMP – Vienne), Jean-Pierre Godefroy (Soc – Manche), Michel Houel (UMP – Seine-et-Marne).

 

Commentaires

  • Merci à Hubert Sapin d'avoir permis que l'AG de cette année se tienne à Lyon.
    Merci à toi aussi mon cher Jean-Luc pour tout ce que tu fais.
    Je t'embrasse.

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